Vénérable Francesco Antonio Marcucci, éducateur
Soeur Maria Paola Giobbi – Traduzione dall’italiano di Ema Casalena
1717, 27 novembre : Francesco Antonio Marcucci naît à Force en province d’Ascoli Piceno; le même jour il est baptisé.
1722 – 1732: formation domestique avec un précepteur.
1731, 25 avril : sa mère meurt.
1735 Le virage décisif vers Dieu, il fait vœu de chasteté
1738, septembre : Première intuition de fonder une Congrégation dédiée à l’Immaculée.
1738 -1748 il prêche les missions au peuple dans de divers villages de la province d’Ascoli et dans les Abruzzes.
1741, le 25 février : il est ordonné prêtre.
1744, 8 décembre : quatre jeunes prennent l’habit religieux et la Congrégation des Pieuses Ouvrières de l’Immaculée Conception commence.
1745, 6 mars : il ouvre la première école féminine de la ville et soutient les sœurs dans l’enseignement
1749, 29 mai : il ouvre le pensionnat pour l’éducation intellectuelle et pratique des jeunes filles dans sa Congrégation et il prépare un programme soigné dans ce but
1750-1770 : il accomplit une intense activité de prédication dans la ville, d’abord en étroite collaboration avec l’évêque Monseigneur Marana et ensuite avec son successeur, Monseigneur Pietro Paolo Leonardi ; il prêche dans de différents monastères de la ville et de ses alentours
1752, 8 septembre : avec l’approbation de ses supérieurs il publie les Constitutions pour les sœurs Pieuses Ouvrières de l’Immaculée Conception
8 décembre : dans le Monastère des Sœurs, il ouvre un oratoire où il prêche une homélie sur la Grande Mère de Dieu tous les samedis
1754, janvier-mai : il tombe malade à cause de son train de vie très rigide, en particulier pendant les missions ; il guérit pour intercession de Saint Antoine de Padoue
1757, 13 aout : sa tante Francesca Gastaldi meurt
1760, 8 décembre : il publie L’oraison pour l’Immaculé Conception de Marie toujours Vierge, prêchée à Ascoli
1766 : il publie l’Essai des choses d’Ascoli et des évêques d’Ascoli dans le Piceno
1769, 19 mai : il écrit et prêche L’Oraison pour la glorification du très éminent Cardinal Lorenzo Garganelli, à l’occasion de son élection à Pontife
11 juillet : sa première fille spirituelle Mere Tecla Relucenti meurt
13 juillet : son père Leopoldo meurt à 84 ans
1770, 12 février : une des quatre premières religieuses de la Congrégation des Sœurs Pieuses Ouvrières, sœur Maria Giacoma Aloisi meurt
15 août : Consécration épiscopale à Rome, dans l’église des Picènes, San Salvatore in Lauro.
1774, 19 janvier : Pape Clément XIV le nomme Vice gérant: il s’établit à Rome.
1782, février-juin : il accompagne le Saint Père Pieux VI à Vienne pour traiter avec l’empereur Giuseppe II.
1786, 12 avril : pour des raisons de santé, il obtient le renoncement à la Vice gérance du Pape. Il revient à sa diocèse où, malgré les rhumatismes qui lui empêchent le mouvement, opère avec très grand zèle
1789, 9 décembre: un deuxième attaque de paralyse le contraint à s’établir à Ascoli en le réduisant en piteux état. Ici il réussit à se rétablir
1797, mai: il est frappé une autre fois par une sévère paralyse
1798, 12 juillet : Il meurt à l’Ascoli Piceno en idée de sainteté, pendant qu’il fait rage la domination française. Il est enterré dans l’église de l’Immaculé des Pieuses Ouvrières.
Sa naissance et son baptême à Force
Le 27 novembre 1717 Francesco Antonio naquit à Force, un village de colline en province d’Ascoli Piceno, dans une belle habitation isolée du village, dans le vert de la campagne. Il était samedi, le jour dédié à la dévotion de la Vierge Sainte.
L’avocat Leopoldo son père appartenait à une noble et religieuse famille d’Ascoli Piceno, et Giovanna Battista Gigli sa mère, d’humbles origines, elle venait d’Iesi (AN). À ce temps-là il n’était pas permis à un noble de se marier avec une fille de rang inférieur. Leopoldo Marcucci contrevint à cette règle pour donner des héritiers à sa famille qui risquait d’en rester dépourvue, étant donné que sa belle-sœur la comtesse Francesca Gastaldi était stérile. Cependant il fut obligé à épouser en secret la chère “demoiselle de famille”, dans sa paroisse de Sainte Marie Inter Vineas.
Quand monsieur Leopoldo s’aperçut que la jeune épouse était enceinte, pour la laisser tranquille, il s’établit avec elle à Force, où il était Préteur depuis quelques mois. Ils s’installèrent dans un immeuble, peut-être offert par des amis, dans le quartier Col Riccardo, aujourd’hui Saint Giovanni. Le même jour de sa naissance, l’enfant fut baptisé par don Angelo Acciaioli avec le nom de son grand-père paternel, dans l’église préorale de San Paolo. Selon l’usage du temps, le prêtre déposa l’enfant sur l’autel du Très Saint Crucifix et de la Sainte Vierge pour le confier à leurs soins.
Ses parrains furent le notaire Domenico Valenti et Donna Santa, veuve du feu Giovanni Laureti Brunetti de Force, qui habitait dans le même quartier rural de Col Riccardo. Sa naissance d’un mariage secret a toujours été un motif d’embarras et d’humiliation pour Monseigneur Marcucci. Il a accepté sa condition avec extrême loyauté et il a géré cet événement en obéissant à la législation ecclésiastique.
Extrait du registre de Baptême, Liber baptizatorum, liber IX, Archive Paroissial de la Collégiale de S. Paolo de Force (AP).
Son retour à Ascoli et son enfance
Peu de mois après la naissance de son enfant, Leopoldo Marcucci revint à Ascoli avec sa femme et ils furent bien accueillis par la grand-mère paternelle Dioclezia Soderini et par les oncles. Ils habitaient dans l’immeuble de famille, situé au centre ville, près de l’Église de San Francesco et de la célèbre Place du Peuple avec l’ancien et suggestif Palais des Capitaines.
Il grandit sereinement, entouré de l’affection de tous ses familiers, spécialement de sa tante Francesca, qui n’avait pas d’enfants. L’enfant jouait aussi avec les instruments de travail des femmes. Quand il avait environ sept ans, il avala une aiguille avec le fil: il crachait du sang et les médecins se déclarèrent impuissants, après avoir fait des tentatives pour le sauver. Très fidèles à Saint Antoine, ses familiers firent un vote au saint dont l’enfant portait le nom et il fut sauvé.
Pendant l’été, comme il était coutume chez les nobles d’Ascoli Piceno, la famille Marucci s’établissait à la campagne, en choisissant celle d’Ancarano (AP) parmi ses propriétés. Ici Francesco Antonio connut Tecla Relucenti, une fille plus grande que lui, qui habitait près de sa maison et qu’il admirait beaucoup à cause de sa modestie et de sa bonté. Avec elle, sa tante et ses parents, à cinq ans il écouta pour la première fois le sermon du missionnaire Père Giovanni Scaramelli, 1687-1752, qui inspirera sa prédication successive. Le 10 juin 1725, solennité de la Pentecôte, il reçut le sacrement de la Confirmation et de la Première Communion dans l’église de Saint Lorenzo Martyr de Montedinove, une ancienne petite ville peu loin d’Ascoli; il lui fit de parrain son oncle Domenico-Antonio Marcucci, comme démonstration de l’acceptation de l’enfant.
Sa première formation et la mort de sa mère.
À ces temps-là seulement les garçons nobles pouvaient étudier avec des maitres privés. Francesco Antonio eût cette possibilité, mais le rapport avec son précepteur ne fut pas très positif. Il rappelle son précepteur ennuyeux et toujours avec la verge dans ses mains, qu’il réussissait toujours à éviter en s’enfuyant. Le caractère ouvert et l’intelligence vive lui permettaient de faire des progrès imprévus dans ses études, surtout comme autodidacte.
Ainsi comme il confiera aimablement à une pensionnaire, à quatorze ans il étudiait la Logique, même sans la comprendre bien et il commençait à être considéré un « petit philosophe». Les familiers l’éduquèrent à la foi, à la prière et à la fréquence aux sacrements; dès son âge le plus tendre, son père lui inculqua l’amour pour l’Immaculée Mère de Dieu. Sa mère mourut à l’âge de 37 ans, quand il avait 13 ans et demi et grandissait sereinement.
Sa tante Francesca Gastaldi intensifia ses soins affectueux envers lui, mais seulement l’amour à la Vierge sainte, que le garçon expérimentait sous la forme d’une protection concrète, il réussit à combler le vide laissé par sa mère.
Le virage décisif dans sa vie
Le carnaval de 1735 fournit l’occasion à Francesco Antonio de diriger toute sa vie envers Dieu. Il s’était amusé plus que d’habitude avec ses camarades masqués. Dans le silence de sa chambre, le soir il perçut un grand vide et beaucoup de tristesse: il lui sembla de gaspiller sa vie et ainsi décida de la rendre belle et importante en se mettant au service de Dieu.
Il attribua cette grâce à l’intervention de Sainte Marie et, le 25 juillet du même an, pour la remercier, il fit vote de chasteté perpétuelle avec le consentement de son directeur spirituel, dans l’église de Saint Jacques. Il s’agit d’un choix courageux et généreux avec lequel il contrevint aux attentes que ses parents remettaient sur lui, unique héritier d’une noble famille. Au mois de septembre du même an, avec des camarades, il se rendit à pied au sanctuaire de la Sainte Vierge de Loreto et il confia sa décision de s’acheminer vers le sacerdoce à la Sainte Vierge.
Sa vie de prière, les exemples et les enseignements des membres de sa famille avaient préparé cette réponse rapide et généreuse à Dieu. Pourtant ils ahananèrent beaucoup quand ils lui donnèrent le consentement à devenir prêtre. Sa tante Francesca aida le garçon à obtenir la permission désirée: un jour elle le fit présenter à son père et à son oncle avec l’habit sacerdotal et ils donnèrent enfin leur consentement. Francesco Antonio commença donc à se préparer avec grand soin au ministère sacerdotal: avec détermination il renonça à toutes les habitudes précédentes, ne pas conformes au choix fait, et il changea le sujet de ses études en fréquentant les cours de théologie et d’autres disciplines sacrées dans les meilleures écoles d’Ascoli. Il fréquentait les cours tenus par les Jésuites, les Franciscains, les Dominicains et les Philippins, ainsi que chez le séminaire. Il cultiva une vie intense de prière et se confia au guide spirituel d’excellents prêtres et maîtres.
Missionnaire précoce et apôtre
Les nouvelles études des mystères de la foi, des pères de l’Église et de la Sacrée Écriture lui ouvrirent de nouveaux horizons de lumière. Il eut le désir et l’urgence de transmettre aux autres les vérités qui lui donnaient de nouvelle force et de la consolation. Il obtint la permission de l’Évêque de prêcher aux fidèles de sa paroisse et d’autres églises de la ville. Le peuple l’écoutait admiré et enthousiaste parce qu’il parlait avec clarté, chaleur et savoir inspiré. Il intercalait souvent ses enseignements avec des chansons qu’il composait exprès, avec le but de rendre agréable et facile l’assimilation des contenus. Après la mort de sa mère, Francesco Antonio alimenta sa dévotion amoureuse envers la Vierge Sainte même à travers l’étude. Avec son ami Ignace Matteucci (1709 -1789), il suivit les cours de Mariologie du Père Lorenzo Ganganelli, le futur Pape Clément XIV, dans le couvent des Pères Franciscains d’Ascoli, et il commença à écrire des compositions en son honneur.
Parmi ces compositions méritent une mention l’opérette intitulée « Dans l’an de notre salut 1737 » et « Aux amants de Marie ». « Aux amants de Marie » fut écrite pour aider tous ceux qui étaient amoureux de Marie, comme lui, pour l’honorer et l’imiter à travers l’exercice des sept vertus: patience, obéissance, chasteté, humilité, charité, modestie et pauvreté. En outre, « Les amoureux de Marie » témoigne la maturité humaine, culturelle et spirituelle surprenante que le jeune Marcucci a atteint et montre le caractère exceptionnel de celui qui n’apprend pas seulement pour soi-même, mais qui s’engage à transmettre aux autres, dès le début, ce qu’il vient d’apprendre et d’apprécier.
À vingt ans, du 25 janvier au 2 février 1738, dans la période du carnaval, il prêcha sa première mission au peuple à Appignano (AP), au fin d’offrir aux jeunes une alternative positive, différente de celle-là superficielle et dangereuse révélée par le monde. Il s’habilla en missionnaire pour la première fois: il portait un habit noir usé qui lui avait prêté un de ses amis, sur l’anche il tenait une image de la Sainte Vierge avec l’Enfant au cou, un crucifix sur la poitrine et dans ses mains, pour bâton, une canne utilisée par le Bienheureux Bernardo d’Offida. Il partit vers sa destination à pied « seul, seul avec son Dieu et tout recueilli », il le rappellera plus tard. Il remporta un succès extraordinaire.
Désireux d’apprendre l’art de la prédication, il écouta de différents missionnaires jésuites, en particulier le franciscain Saint Leonard de Porto Maurizio, qui tint à Ascoli une mission inoubliable, du 5 décembre au 19 avril 1739.
Un soir du septembre 1738, lorsqu’il se demandait comme il aurait pu aimer et honorer davantage la Mère Immaculée, il eut l’idée de fonder une Congrégation de sœurs qui aurait continué son amour et sa dévotion pour la Vierge Sainte, même après sa mort. Il demanda la permission à l’Évêque, mais celui-ci lui conseilla d’attendre, sans le décourager.
Francesco Antonio ne perdit pas son temps: il pria, il demanda des prières et il continua à évangéliser le peuple avec zèle extraordinaire, à travers sa prédication des missions, dans l’arrière-pays d’Ascoli et dans les Abruzzes.
Madame Giovanna Battista Mitarelli de Montecchio de Treia (1671 -1752) le soutint dans l’idéal de la Fondation avec la prière et les conseils, à travers un rapport épistolaire.
Prêtre
Compte tenu de son jeune âge et avec dispense papale, il fut ordonné prêtre à 23 ans par l’Evêque d’Ascoli Piceno, monseigneur Tommaso Marana, avec d’autres camarades dans sa chapelle épiscopale le 25 février 1741. Dès ce moment il se considéra entièrement du Seigneur et il se confia complètement à la protection de Sainte Marie: il ajouta à son nom de famille celui de l’Immaculée; jusqu’à sa mort sa signature fut Francesco Antonio Marcucci de l’Immaculée Conception. La Vierge Sainte fut “la délice de son cœur et l’escalier pour monter au ciel”. Il augmenta sa prédication des missions au peuple et les prédications de carême. Ses mots touchaient le cœur parce qu’ils étaient soutenus par la prière et la pénitence, ils se basaient sur l’étude et sur le soin du langage, qu’il adaptait intelligemment aux capacités de l’auditoire. En 1742, Pape Benedetto XIV l’honorait avec le titre de missionnaire apostolique.
Pendant ces prédications il connut ses premières disciples, qui auraient commencée la Congrégation des Sœurs Pieuses Ouvrières de l’Immaculée Conception.
L’amitié avec Tecla Relucenti et la fondation des Pieuses Ouvrières de l’Immaculé
Cadette d’une religieuse famille d’Ascoli et amie d’enfance de Marcucci, Tecla Relucenti (23 septembre 1704-11 juillet1769) fut la première à être invitée à partager son grand projet de la fondation des Sœurs Pieuses Ouvrières de l’Immaculée Conception. Elle était plus âgée que lui de treize ans et de caractère plus posé et concret. Au début elle lui opposa un refus décidé, mais quand elle s’aperçut que ce jeune était guidé par Dieu, elle consentit et devint sa première collaboratrice. Le 25 mars 1741, lorsque Francesco Antonio célébra sa première Messe, Tecla était là et reçut la Sainte Communion de lui. Don Marcucci se considéra l’enfant de Tecla pour l’estime qui il nourrissait envers elle et pour son âge; il se considéra, par contre, son père pour ce qui concerne la Fondation, même avant sa réalisation.
Dans une lettre du 28 février1744 que don Marcucci écrit à Tecla de sa maison d’Ascoli paraît ce rapport:
« Jésus Christ soit loué. Amen.
Ma bonne Mère, voilà que je suis à nouveau à vous demander la Sainte Bénédiction, et à faire vous savoir que notre départ a été transposé à demain matin de bonne heure: à tel propos je vous supplie de m’envoyer des bénédictions jusqu’à quand nous reverrons à nouveau; et cela arrivera à Spinetoli, selon la volonté de Jésus. Entre temps, Ma Fille, vivez en paix, obéissez, coupez toute pensée d’inquiétude et de futilité, abandonnez-vous toute à Jésus, et je vous dédie, je vous consacre, et je vous laisse dans son sacré Cœur; dans ce cœur je fus, je suis et je serai toujours votre indigne et aimable Enfant et votre Père et le vôtre spécialement dans le Seigneur. »
Le 17 août 1744, étant donné la ferveur du jeune prêtre et son sérieux, l’évêque d’Ascoli monseigneur Marana lui accorda la permission d’ouvrir la nouvelle Congrégation. Les premières sœurs commencèrent à se retrouver chez Tecla pour se préparer: elles apprirent le chant des psaumes mariales, en utilisant une cithare ou “épinette”, que Tecla avait chez elle et savait peut-être jouer. Elles commencèrent à réciter la prière de la petite couronne d’éloge à Marie, composée par le Fondateur pour elles le 23 janvier1744. Elles cousirent aussi les habits blancs et le manteau céleste à fin que les Sœurs témoignassent visuellement la Vierge Sainte. Pour le choix de l’habit le Fondateur s’était inspiré à celui des Sœurs Conceptionnistes de Toledo, ordre fondé par Sainte Béatrice de Silva, 1426 -1492, dont il avait cueilli les traits de la spiritualité franciscaine.
Le matin du 8 décembre de la même année, solennité liturgique de l’Immaculée, les premières quatre religieuses furent accueillies et bénies par Don Marcucci dans l’église des Saints Vincenzo et Anastasio, où un oncle de Tecla était prieur. Ensuite, en procession, entourées d’une foule de peuple ému, elles entrèrent dans la maison aménagée pour elles en Rue Saint Giacomo. Le Fondateur les attendait pour donner les clés du monastère à mère Tecla, qui formait la nouvelle communauté avec sœur Maria Dionisa Paci, sœur Maria Giacoma Aloisi et sœur Maria Caterina Silvestri. Les gens virent un signe de l’amour de Dieu dans cette petite famille religieuse, après le danger couru de la guerre et de la peste, qui avaient beaucoup préoccupé la ville au mois précédents.
Mère Tecla sut réconforter ses sœurs et créer tout de suite un style de vie de grande ferveur. Dans les premiers mois, le Fondateur raconte:
“(…) dans tout le monastère, en particulier dans les chambres, la pauvreté triomphait et chaque sœur s’en déclarait contente. Contente du froid qu’on souffrait; contente du sommeil qu’on supportait; contente de la seule nourriture nécessaire qu’on avait; contente de tous les désagréments qu’on tolérait. La charité sainte réchauffait toutes les sœurs, la charité les nourrissait, la gloire de Dieu réconfortait toutes les sœurs, l’honneur de Maria les animait, le saint Paradis les maintenait retirées, ferventes, charitables, patientes, humbles, satisfaites et observantes.”
L’ouverture de l’école
À ces temps-là ni les filles riches, ni celles pauvres ne pouvaient étudier. Convaincu que “la femme a les clés de la famille” et que, si bien instruite, elle aurait pu renouveler la société, Don Marcucci prépara les sœurs à devenir maîtresses. Il s’adapta avec affectueuse patience aux capacités de chacune d’elles et il écrivit des livres différents pour elles: du catéchisme, des dissertations, de brefs essais et articulés, des traités complexes pour former une conscience critique dans les sœurs et les pousser en avant avec foi et courage.
Le 6 mars 1745 il ouvrit l’école pour les filles nobles et pauvres dans l’institut: c’était la première école féminine de la ville.
Les autorités civiles et religieuses et tous les citoyens admiraient le service que les sœurs réalisaient et ils en étaient fiers. Une semaine plus tard le catéchisme du dimanche commença pour toutes les élèves et les femmes de la ville qui le désiraient. Le Fondateur confia ce devoir à Mère Tecla et, conscient du sacrifice qui lui demandait, il s’engagea à lui préparer la leçon chaque semaine, en l’encourageant à coopérer avec lui au salut des âmes.
Éducateur et guide des Religieuses
Après trois ans de patient et industrieux enseignement, le 30 septembre 1747, le Fondateur ouvrit l’Académie de l’Immaculée Conception à l’intérieur de la communauté, au but d’élever la préparation culturelle des sœurs pour qu’elles pussent acquitter la mission de l’enseignement dans l’école de mieux en mieux. Même les Sœurs converses, qui n’étaient pas chargées directement de l’enseignement, elles furent initiées à l’étude et à la lecture et donc à une croissance spirituelle et culturelle, en dépassant ainsi les fortes discriminations entre les classes. En anticipant les temps, il donna à l’Académie un souffle culturel ample, en ouvrant la participation à des femmes vertueuses laïques et studieuses aussi. A ces femmes il demanda d’orienter leur étude vers la gloire du mystère de l’Immaculée Conception de Marie et de promettre avec des vœux de croire et de défendre tel mystère.
Au fin de créer un climat de participation et de coresponsabilité dans la vie communautaire, le Fondateur enseigna à gérer les organismes intérieurs décisionnels comme les Assemblées Capitulaires, présidées par la Mère Préfète, aux quelles il fut toujours présent, en rédigeant les procès-verbaux. Il était fermement convaincu que la prière et les bonnes œuvres sont le trésor le plus stable et précieux pour la Congrégation, donc il constitua une Sacrée Ligue de prières et biens spirituels avec 12 Monastères féminins. Le premier jumelé fut celui des Mères Franciscaines de S. Chiara de Macerata et le dernier, celui des Mères Bénédictines de S. Marie des Vierges d’Ascoli. Au fur et à mesure que la communauté grandissait, le Fondateur améliora l’habitation des sœurs et il en consolida le capital, en rappelant que les moyens matériels devaient servir à dérouler la mission et à permettre de suivre les cours aux filles gratuitement.
Les familles des élèves et autres bienfaiteurs répondaient avec des offres en nature, que Mère Tecla enregistrait sur des cahiers spéciaux avec une précision qui reproduisait l’exactitude du maitre Marcucci.
Le 7 août 1751, le Fondateur et la communauté décidèrent de réparer un grand entrepôt, pour le convertir en église publique, où les gens pouvaient accéder de la rue directement, avec l’appellation de l’Immaculée Conception. La petite église devint un lieu de culte pour la ville entière, qui se retrouvait là pour célébrer les fêtes mariales et, tous les samedis du mois, l’honneur de Marie, avec la prédication fervente, le chant des litanies et l’exposition du Très Saint Sacrement. Les discours prononcés par Monseigneur Marcucci tous les samedis ont été transcrits et publiés avec de nombreuses autres œuvres autographes de l’auteur.
Monseigneur Marcucci ne regarda pas aux critiques et aux difficultés, il se prodigua avec chaque moyen pour défendre sa “créature”, surtout il soigna la rédaction des Constitutions qu’il améliora avec trois éditions pendant sa vie. Son biographe Rossi-Brunori écrit, elles « ont eu le pouvoir de maintenir en fleur dans le jardin des Pieuses Ouvrières les vertus les plus profondes et les plus sublimes pour lesquelles, également en degré éminent, la sainteté a été une qualité ordinaire des Vierges y recueillies (…) Rien n’a été négligé; tout vient expliqué avec intelligence rare, des choses les plus générales, développées avec de la doctrine saine et de la compétence extraordinaire, jusqu’aux moindres incertitudes de la conscience la plus délicate ». Les Constitutions se fondent sur la douce charité vers Dieu, vers le prochain et vers soi même, vécue avec un esprit joyeux et gai.
A l’occasion du second centenaire de l’approbation de la Congrégation de la part du Pape Pieux VI, en 1777, Monseigneur Antonio Rodilossi écrit: “En plein dix-huitième siècle, avec ses admirables Constitutions, Monseigneur Marcucci se rebella au fait de voir le monastère transformé dans le refuge d’âmes faibles et timides, en le transformant en un atelier d’âmes fortes, constantes et héroïques.”
Sa pédagogie
Monseigneur Marcucci voit la personne humaine comme œuvre de Dieu, créé par Lui à son image et ressemblance, dépositaire de vérité, bonté et beauté et pour ce motif “alternative de l’entendre commun.” Il croit que l’œuvre éducative accompagne et favorise la croissance des dimensions les plus authentiques de l’être humain, jusqu’à la leur plénitude, elle fortifie le sens de la vie et produit joie. Il considère le travail comme la plus haute forme éducative de charité. Monseigneur Marcucci n’est pas un théoricien de l’éducation, il est une personne qui se préoccupe de l’éducatif, c’est-à-dire d’accompagner la croissance de chaque personne jusqu’à sa plénitude, pour qu’elle porte beaucoup de fruits dans la situation où elle est mise, comme Jésus le dit. Pour ce motif, il utilise un langage clair, symbolique, qu’il réadapte continuellement à son interlocuteur pour le stimuler, l’encourager, le féliciter, le corriger.
Il choisit des images différentes pour exprimer le travail éducatif:
Éduquer est comme embellir des étoiles pour le firmament: la personne humaine est comme une étoile qui vient du ciel et elle est destinée à revenir au ciel.
Éduquer est comme cultiver des plantes tendres: “qu’il convient de cultiver avec une main gentille, patiente et agréable. Les mains rugueuses les rompent, et perdent en vain le temps. Il convient parfois de se faire fille avec les filles pour les gagner à Dieu, et les rendre d’esprit gai et docile.”
Eduquer c’est tenter mille chemins: celui qui enseigne, il vaut mieux qu’il essaie mille chemins, il donne mille stimulations, il emploie mille termes, il pense mille manières et, avec une claire et différente communication, il s’adapte, il encourage, il réveille, il répète; et il emploie chaque manière, qu’aussi les pierres reçoivent de l’empreinte, pour ainsi dire.”
Évêque de Montalto Marches
Après 26 ans de patient travail éducatif et formatif inlassable dans l’institut des Pieuses Ouvrières et dans l’église locale, don Marcucci avait atteint notoriété et estime, soit pour l’activité culturelle qu’il déroulait soit pour la publication de quelques œuvres qui lui faisaient prendre vivement part au débat culturel qui animait les Marches et l’Italie.
Au mois de mai 1770, la nomination à Évêque de Montalto lui arriva inattendue et le troubla, jusqu’à en demander le renoncement au Pape Clément XIV. Le Pape, qui avait maintenu une relation d’amitié et d’estime avec lui dès quand il avait été son élève dans le couvent de Saint Francesco d’Ascoli, il reconfirma son élection. Don Marcucci accepta et promit une humble obéissance au Pape, même au prix de sa vie.
Clément XIV l’accueillit à Rome avec beaucoup de joie et il lui fit connaître son ami Père Paolo de la Croce. Celui-ci l’encouragea à accepter la charge et il lui annonça que sa prédication aurait fait très bien et il serait devenu saint. Il fut consacré Évêque à Rome, le 15 août 1770, dans l’Église des Picènes de Saint Salvatore en Lauro. Il confia le nouveau ministère à l’intervention de Sainte Marie. Il écrivit aux Chanoines de Montalto qu’il imaginait que l’Immaculée lui avait montré le pastoral et lui avait donné le mitre et qu’elle lui avait confié tous ceux qui auraient été soumis à son soin, comme ses chers fils. Le 15 septembre entra en sa diocèse, où il fut accueilli par tout le monde avec enthousiasme. La diocèse de Montalto Marches (AP) avait été constituée par le concitoyen Pape Siste V, avec la bulle Super Universas du 14 novembre 1586.
La diocèse était distribuée sur une surface repartie entre les Marches, sous le gouvernement de l’État Pontifical et les Abruzzes, sous le gouvernement du Roi de Naples. Il comptait 36 paroisses, correspondants à 12.600 habitants environ, avec 143 églises et 245 prêtres et trois monastères de religieuses Clarisses. Tout de suite Monseigneur Marcucci commença à accomplir son ministère pastoral avec un grand zèle, en donnant son exemple: il s’était proposé de transformer sa diocèse dans un jardin spirituel.
D’abord il réunit ses confrères prêtres dans le palais épiscopal et il leur prêcha les exercices spirituels. Puis il organisa leur activité et leur formation à travers des documents distincts, qui mettent en évidence sa formation spirituelle solide, sa méthode éducative et ses choix prioritaires de gouvernement. Même s’il avait une confiance totale dans l’action de la grâce, il s’engageait à trouver toutes les manières pour rendre meilleure chaque personne.
Au Printemps 1772 il commença sa visite pastorale, il rejoignit toutes les paroisses: il suggéra aux fidèles de suivre l’évangile et il réorganisa de différentes réalités abandonnées. Il avait gravé dans la profondeur de son cœur les mots que père Paolo de la Croix lui avait dit à Rome: “la prédication de votre bouche jettera feu et vous sanctifierez votre diocèse.”
Dans sa vie privée il continua à être simple et pauvre, parc dans la nourriture, propre et modeste dans les vêtements; sa maison aussi elle était meublée avec grande sobriété; il se vantait d’être un évêque franciscain. En 1771 il écrivit Le Règlement de vie, où il détermine les devoirs envers Dieu, envers soi même et envers le prochain. L’évêque Monseigneur Giuseppe Petrocchi affirme: «En comparant les brève propositions formulées par Monseigneur Marcucci dans le Règlement de Vie et sa biographie, tout de suite on comprend que ce saint Évêque, vraie gloire de l’église d’Ascoli, il appartient à la catégorie des “maîtres-témoins”: c’est-à-dire, au groupe de ceux qui ont enseigné ce qu’ils ont vécu et vécu ce qu’ils ont enseigné.”
Vice gèrent avec Pape Clément XIV
Tandis que les forces physiques de Pape Clément XIV déclinaient, son direct collaborateur dans les affaires ecclésiastiques dans le monde entier, le vice gèrent renonçait à sa charge. Dans cette période Rome devait se préparer par an saint de 1775 et accueillir les pèlerins du monde entier, qui seraient arrivés dans la capitale pour fortifier leur foi. Le Pape vit dans l’évêque Marcucci la personne la plus capable à recouvrir la charge vacante et il le nomma vice gèrent. Monseigneur Marcucci avait 56 ans et il était en train de préparer le synode de sa diocèse, quand le 19 janvier 1774 lui survint cette nouvelle, soudaine et inattendue, qui lui renouvela le trouble physique et moral qu’il avait déjà éprouvé pour l’élection à évêque.
Il répondit au Pape tout de suite avec une supplique de renoncement, que cette fois le Pape ne l’accueillit non plus. Avec la disponibilité généreuse de toujours, Monseigneur Marcucci partit le 13 février, salué par la foule émue et accompagné par un noble groupe pour un bout de chemin. Le dimanche 20 février, il arriva à la capitale où il fut reçu par des messieurs d’Ascoli et il fut accueilli dans le couvent des franciscains conventuels, contigu à l’église des Saints Apôtres.
Monseigneur Marcucci mit au service du Pape toutes ses compétences juridiques, pastorales et culturelles et il continua à suivre et à conduire avec amour paternel et sage la diocèse et la congrégation des Pieuses Ouvrières de l’Immaculée Conception, à travers un riche rapport épistolaire. Dans l’automne de 1774 il était revenu à la diocèse pour accomplir des tâches, quand il fut atteint par la nouvelle de la mort de Clément XIV, arrivée le 22 septembre. Il repartit immédiatement pour Rome, où il arriva à étapes forcées le matin du 4 octobre.
Le Voyage à Vienne avec le Pape Pieux VI
Elu le 15 février 1775, Pape Pieux VI confirma Monseigneur Marcucci en toutes les charges de confiance et il le choisit pour l’accompagner à Vienne et traiter personnellement avec l’empereur Giuseppe II, qui était en train de mener une politique contre l’Église. Quoique fatigué et malade, le Vénérable accepta cette mission diplomatique délicate. Formé par 18 personne, réunies en quatre voitures et deux calèches, le cortège papal partit de Rome le 27 février 1782 et il y rentra le 13 juin; Monseigneur Marcucci s’assit à côté du Pape pour tout le voyage et il lui fut sage conseiller et confesseur; il se remua avec grande prudence, conscient du climat sceptique et flatteur de la cour impériale.
En effet, Giuseppe II resta hostile aux invitations du Pape, mais il prit congé de Lui et de son groupe avec des riches cadeaux; Monseigneur Marcucci reçut une bague précieuse qu’il offrit au bras de Saint Emidio, patron de sa ville, aujourd’hui elle est conservée dans le musée diocésain. Sur le plan diplomatique les résultats de la visite furent insuffisants, mais sur le plan pastoral ils furent abondants. Cette visite suscita des enthousiasmes énormes auprès des populations que le Pape avait rencontrées et réconforta tout le monde dans la foi et dans la confiance dans l’Église. Monseigneur Marcucci écrivit un détaillé Journal du voyage et trente-deux Lettres aux Pieuses Ouvrières, dans lesquelles les événements quotidiens sont enregistrés, décrits avec précision et abondance de détails, en particulier l’enthousiasme des foules dans la rencontre avec le Pape; cependant rien ne filtre des discours entre les deux Souverains.
Activité culturelle et pastorale à Rome
Parmi ses nombreux engagements fatigants, Monseigneur Marcucci ne renonça pas au soin pastoral et à l’engagement de la formation culturelle, convaincu que le mal le plus grand de l’époque était l’ignorance, surtout celle religieuse. Dans les 12 ans de sa période romaine, dans le Palais du vice gèrent en place Colonne, il guida l’Académie Scripturale de l’Immaculée Conception à laquelle participaient d’illustres studieux et théologiens qui avaient des contacts avec le peuple. Elle offrit une réponse aux attaques de la pensée libertine et matérialiste du siècle des lumières et aux courants du jansénisme et du jurisditionalisme. Surtout il collabora à l’élaboration d’une pensée chrétienne ouverte au défi de la modernité et disponible à l’accès dans l’Église de nouveaux protagonistes, tels quels les femmes et les laïques.
Dans l’église de la Sainte Vierge des Larmes en Place Judas, il fut président de la Confraternité de la Doctrine de la Foi, qui avait le but de prendre soin de l’enseignement du catéchisme aux enfants dans toutes les églises romaines. Au but d’en favoriser sa diffusion et en uniformiser sa méthode, il fit imprimer les Instructions en forme de dialogue pour les enfants et les filles chrétiennes qu’on doit admettre à la sainte confession et communion, et il en recommanda l’usage à tous les curés de Rome et à tous les maîtres d’école.
Au mois de mars 1777, sur la charge du Pape il tint les exercices spirituels “aux cavaliers nobles pensionnaires de l’académie Ecclésiastique dite des Pizzardoni de Rome” et au mois de mars 1779 aux dames et princesses romaines.
Jusqu’à sa mort, il eut le devoir d’approuver ou censurer les œuvres qui étaient publiées dans la capitale et il collabora avec différentes Congrégations religieuses.
Il connut les Redentoristes et le fondateur Alfonso Maria De’ Liguori (1696 -1787) grand dévote de Sainte Marie, il appuya la publication de leur Règle renouvelée et il les soutint dans l’insertion romaine; dans les documents officiels de cette Congrégation il est mentionné comme leur protecteur.
Il eut un rôle déterminant aussi dans la reconnaissance de la sainteté de Giuseppe Benedetto Labre, mort à Rome le 16 avril 1783 à trente-cinq ans, après une vie de jeûnes volontaires, de dures pénitences et de pèlerinages à travers l’Europe. Le Vice gèrent encouragea le confesseur de Labre à en rédiger sa biographie et il recueillit la poussée spontanée à sa canonisation.
Le retour dans sa diocèse
Au mois de septembre 1785, Monseigneur Marcucci prend un peu de temps à ses engagements romains et visite sa diocèse, qu’il trouva particulièrement besogneuse de soins; pendant ce temps ses conditions de santé s’étaient aggravées. Ces deux motifs le firent décider à demander au Pape quelque chose à laquelle il pensait déjà depuis un peu de temps: la renonciation à la vice gérance. Quoique désolé de perdre un collaborateur précieux, le 25 avril 1786, Pieux VI accepta ses démissions.
Dès que la nouvelle se répandit, de différentes personnalités romaines lui écrivirent pour le saluer et le remercier pour le travail fait au service de l’église; ils louaient aussi son humilité en renonçant aux honneurs gagnés au final de la carrière.
D’abord le retour dans sa diocèse ne fit du bien qu’à sa santé qui déclinait de plus en plus. Le 9 décembre 1789 obtint du Pape la permission de résider à Ascoli, dans une aile du couvent des Pieuses Ouvrières de l’Immaculée qu’il s’était fait préparer exprès. De ce lieu il continua à guider sa diocèse, où il revenait pour les fonctions les plus importantes dans les mois les plus doux de l’an. Il suivit ses engagements pastoraux avec scrupule jusqu’à le l’extrême de ses forces. Le 26 décembre 1795, malgré il souffrît de fortes douleurs rhumatismales, il écrivit de sa main la dernière relation sur sa diocèse, qu’il envoya à Rome de Montalto.
Monseigneur Marcucci continua à accomplir ses fonctions publiques et à prêter son service dans la diocèse d’Ascoli, pendant les trois ans de siège vacant de l’Évêque.
Les dernières années à côté des sœurs
Pendant le dernier décennie, Monseigneur Marcucci peut exprimer son amour pour les Pieuses Ouvrières de l’Immaculée Conception de manière suprême. Il suivit la restructuration et l’agrandissement de leur maison et la construction de l’Église de l’Immaculée et il se concentra dans le soin pédagogique et spirituel des sœurs, des pensionnaires et des élèves. Il savait pénétrer la complexité de l’âme féminine avec perspicacité insolite et il partageait leurs joies et leurs douleurs avec raffinée sensibilité, il les invitait à la sérénité, à la confidence en Dieu et à l’allégresse sainte.
Son attention était tournée envers toutes: des maîtresses aux plus petites pensionnaires, pour lesquelles il avait de mots amusantes, d’éloge, de douce et patiente correction.
Avec âme paternelle il se préoccupait aussi de la santé physique: il recommandait l’alimentation correcte, le repos et le vacances. Le riche épistolaire documente le service amoureux que le Fondateur exécuta comme directeur spirituel, confesseur, conseiller et maître. Des lettres on déduit une spiritualité adressée à faire vivre les valeurs évangéliques dans la quotidienneté, à expérimenter la grâce divine, qui opère avec douceur et délicatesse, qui aide dans l’amélioration du caractère et des rapports interpersonnels, qui permet d’exécuter au mieux son service, en reconnaissant et en valorisant les talents humains pour en donner gloire à Dieu, sans oublier que chaque conquête demande le franchissement de beaucoup de difficultés.
La construction de l’église de l’Immaculée pendant l’invasion Française
Avant que les armées françaises envahissent l’Italie, Monseigneur Marcucci eut connaissance des actions atroces que la Révolution était en train d’accomplir en France. Pape Pieu VI avait invité tous les évêques de l’Etat Pontifie à accueillir les sœurs françaises échappées à la persécution. Le 19 décembre 1792 Monseigneur Marcucci en reçut deux auprès des Pieuses Ouvrières de l’Immaculée Conception avec beaucoup de cordialité : Sœur Francesca Duplan et Sœur Giuliana Ghigoù. Celle-ci avait survécu à une intrusion d’athéistes dans son monastère en Provence, pendant laquelle quatorze sœurs avaient étés martyrisées. Conscient du péril que les idées de la révolution auraient provoqué parmi les peuples, quelque mois après l’arrivée des sœurs, il écrit le Raisonnement catholique. Dans cette petite œuvre il démontrait que, sur les bases de l’athéisme de Voltaire, on ne peut pas construire aucune égalité, liberté et fraternité. Il supplique la divine miséricorde, à travers Marie Immaculée, qu’elle concède aux chrétiens la grâce de rester fideles a Dieu, jusqu’à leur mort. Le 13 septembre 1795, fête du nom de Marie, Monseigneur Marcucci bénit l’Église de l’Immaculée, contigüe à la maison mère des Pieuses Ouvrières de l’Immaculée Conception, afin qu’elle fût un endroit de prière et de refuge pour tout le monde. Il considéra un miracle de Marie Immaculée avoir pu l’achever, dans une situation ainsi difficile: il répétait que ça constituait “un signe de la grande protection de Marie.”
En 1796 Napoléon envahit l’Italie Septentrionale et l’an suivant l’État Pontifie. Les soldats français pillèrent le Sanctuaire de Loreto et ils profanèrent beaucoup d’Églises du terroir.
Monseigneur Marcucci organisa des triduos de prières avec le peuple et il réussit à sauver du ratissage les agents de la Cathédrale de Montalto et, pour deux fois, le reliquaire célèbre de Siste V. En s’enfuyant de leurs diocèses, des Évêques des Marches passaient voir le vénérable Marcucci. Le 12 février 1797 le cardinal Guido Calcagnini, Évêque d’Osimo, arriva au monastère.
La dernière maladie
À l’occasion des Pâques 1797 Monseigneur Marcucci revint à sa diocèse pour la dernière fois pour célébrer avec ses fidèles la joie de la Résurrection de Jésus. Le 29 avril eut une nouvelle attaque de paralysie. Tout de suite il fut reconduit à Ascoli, où, pendant qu’il écoutait un passage d’Isaïe, il supporta une nouvelle attaque de paralysie qui lui empêcha de parler rapidement, même s’il comprenait bien tout et en conservait une mémoire vive et tenace. C’était une grande épreuve a travers laquelle le Seigneur voulait l’affiner comme l’or dans le crogiolo. Il supporta pour quatorze mois l’infirmité douloureuse avec des périodes de reprises légères. Dans les journées les plus belles il demandait de sortir et il se rendait à prier en quelques églises de la ville, de préférence dans la crypte de la Cathédrale et le samedi il stationnait devant la Sainte Vierge de la Paix dans l’église de S. Augustin, pour le saint rosaire. Le 21 juin 1798, il fut frappé par une autre et plus grave paralysie, qui se révéla avec une pénible convulsion et un étouffement de gorge. Monseigneur Giuseppe Menocchio (1741 -1823) évêque augustinien qui se trouvait à Ascoli, en fuite de son diocèse de Bona, il lui administra le Viatique. Il accepta l’immobilité et les douleurs fréquentes comme des cadeaux du Ciel, avec la sérénité qui le caractérisait.
La sainte morte
Le 10 juillet, frappé par une fièvre haute et consciente que désormais la mort lui était proche, il voulut ses chères sœurs à côté de lui. Il les bénit, en pensant à la postérité aussi et il demanda l’aide de leurs prières; il bénit toutes leurs élèves, les collaborateurs et les défenseurs de sa chère Congrégation et ses diocésains aussi; il promit de ne jamais cesser de prier pour le salut et la prospérité de tout le monde. A 6 heures de jeudi 12 juillet 1798 sa belle âme volait vers Dieu: il avait 80 ans. Parmi tous ceux qui l’assistaient il y avait la conscience claire de “sa mort sainte”.
La nouvelle se répandit immédiatement et ce fut un deuil dans la ville, tant plus douloureux car la ville était occupée des armées de Napoléon depuis quelques mois et les soldats s’étaient cantonnés dans les églises les plus grandes et plus belles: Saint Francesco, Saint Domenico et Saint Augustin.
L’enterrement fut fait selon les règles des pauvres, comme il avait demandé. L’évêque de la ville, Cardinal Archetti manquait, déporté à Gaeta par les Français avec d’autres Prélats. Après le chant des obsèques de la part des pères franciscains, il fut enterré dans l’église de l’Immaculée, devant l’autel majeur, comme il avait beaucoup désiré. Maintenant son corps repose dans une petite chapelle à droite de l’autel majeur, visitée de plus en plus par beaucoup de fidèles qui demandent et obtiennent des grâces à travers son intervention.
La voie mariale de la sainteté
Le Vénérable Francesco Antonio Marcucci a cultivé, vécu et proposé une forte spiritualité mariale, étroitement insérée dans le mystère Trinitaire du salut. Il voit Marie comme le chef-d’œuvre de la bienveillance de la divine Trinité et donc comme motif de gratitude et éloge aux divins Gens. “Dieu a voulu que nous eussions toutes les grâces au moyen de Marie.” Cette affirmation de saint Bernardo a orienté et éclairé toute la vie du Vénérable Francesco Antonio Marcucci, qui avait l’habitude de répéter: “Bienheureux celui qui a confiance en Marie et fait de tout pour lui plaire.” Il a témoigné cette béatitude de manière généreuse et intelligente. On l’a représenté avec l’index qui indique Marie, pour rappeler à tout le monde, après sa mort aussi, qu’Elle est l’intermédiaire de toute grâce. Francesco Antonio Marcucci l’a expérimenté dans sa vie comme missionnaire, fondateur et évêque, dans un des siècles les plus difficiles de l’Église qui s’est terminé avec le drame de la Révolution Française.
Monseigneur Marcucci a honoré avec ferveur spéciale le mystère de l’Immaculée Conception de Marie et de sa définition dogmatique, arrivée un siècle après, auxquels il a offert une contribution significative avec sa prédication et avec ses écrits. Ses premières œuvres, autographes et imprimées, elles sont dédiées à l’Immaculée. Toutes les autres reportent la date de composition d’une fête mariale ou d’un samedi, jour assigné par l’église à la dévotion mariale. Il conclut souvent ses écrits avec la phrase: “Éloge à Dieu et à la Vierge mère conçue sans tâche.”
De son grand Amour pour Marie Immaculée, Monseigneur Marcucci a puisé une charité spéciale envers la femme de son temps, avec une compréhension exceptionnelle de sa féminité, de sa dignité et de sa vocation dans l’Église et dans la société. De manière vraiment prophétique, il s’est appliqué pour sa promotion intégrale, au niveau spirituel et culturel, avec l’intention de la former cultivée et sainte, en luttant contre le mal de l’ignorance qui la frappait particulièrement.
Fondateur de la Congrégation des Pieuses Ouvrières de l’Immaculée Conception, Monseigneur Marcucci nous offre un très bel exemple de paternité spirituelle. Le puissant et profond composant mariale de toute sa vie l’approche à d’autres grands saints du XVIII siècle, comme saint Luigi Maria Grignon de Montfort et saint Alfonso Maria de Liguori, qui sont des missionnaires comme lui.
Monseigneur Marcucci nous confie un grand exemple de comme dépenser toutes les ressources humaines et tous les talents reçus par Dieu pour le bien des autres. Il a rêvé en grand et Dieu lui a accordé de réaliser ses désirs de bien, car ils étaient même ses désirs.
Monseigneur Giuseppe Chiaretti, successeur du Vénérable Marcucci comme évêque de Montalto, le définit « Francesco de Sales italien » pour sa douceur, son zèle dans la prédication et sa proposition d’une sainteté joyeuse, possible à tout le monde, car elle se fonde sur une grande confidence en Dieu et en Sainte Marie. Pape Pieux VIII, Francesco Saverio Castiglioni, successeur du Vénérable Marcucci comme Evêque de Montalto, fit écrire dans la Curie cette épigraphe : “Homme vraiment saint, qui vécut avec sobriété parmi tant de charges.”
L’œuvre du Vénérable Marcucci continue
La vie de Monseigneur Francesco Antonio Marcucci a été comme un bon terrain où la Parole de Jésus a germé et a apporté beaucoup de fruit, un fruit qui dure dans le temps. Malgré les dures difficultés affrontées au dix-neuvième siècle, d’abord avec la suppression française, puis avec l’État unitaire italien, la Congrégation des Pieuses Ouvrières de l’Immaculée Conception s’est répandue dans notre nation et dans le monde: Brésil, Philippines et Madagascar et continue à éduquer “à la bonne vie de l’Évangile” et à la culture chrétienne des milliers d’enfants, de jeunes et de familles, avec une attention spéciale à la femme. Conscientes des vertus de leur Père Fondateur et témoins de la réputation de sainteté qui était en train de grandir, les Pieuses Ouvrières de l’Immaculée Conception demandèrent et obtinrent qu’il fût instruit, chez la Curie Épiscopale d’Ascoli Piceno, le Procès Diocésain pour la Cause de béatification et canonisation, qui se déroula dès le 5 mai 1963 au 26 novembre1968.
Accomplies toutes les phases relatives au procès de béatification, chez la Congrégation pour les Causes des Saints, dans la Session Ordinaire du 12 janvier 2010, les Pères Cardinaux et les Évêques ont reconnu que le Serviteur de Dieu a exercé en degré héroïque les vertus théologales, cardinales et annexes.
Samedi 27 mars 2010, le Saint-Père Benedetto XVI a ratifié les votes de la Congrégation des Causes des Saints et a accordé la permission de la promulgation du décret de vénérabilité, c’est-a-dire la reconnaissance des vertus héroïques de monseigneur Francesco Antonio Marcucci de l’Immaculée Conception. On est en train d’examiner, chez la même Congrégation, le miracle “présumé.”
L’Église locale et les Pieuses Ouvrières de l’Immaculée Conception, avec les nombreux petits et grands élèves de leurs écoles, leurs respectives familles et les groupes des “Amis” de Marcucci, nés dans toutes les communautés de la Congrégation, ils attendent en ardente prière et avec confiante diligence le cadeau de la béatification du vénérable Francesco Antonio Marcucci, leur père, maître, berger et ami et ils en confient le procès à la Vierge Immaculée, mère de Dieu et de l’humanité.
Redécouvrir ce splendide personnage, resté dans le silence longtemps pour de graves raisons historiques, c’est une douce, enthousiasmante surprise, comme celle de celui qui trouve un ami et un trésor.